Cahier de notes

Titre pour un bouquin
L'orthographe ou la décadence du français.

Préliminaire

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Le trimoteur humain

La crévop, créativité↔évolution↔optimisation, permet à l'humain de communiquer, à l'aide de sons, avec ses semblables. Il appelle ça une langue, car la langue de sa bouche en est l'instrument le plus évident.
Une suite de sons, ou un seul, assemblés en respectant des règles strictes, constitue un mot. Un mot a un sens conventionnel.
Une suite de mots, ou un seul, assemblés en respectant des règles strictes, constitue une phrase. Une phrase a un sens conventionnel.

Créée plus tard, l'écriture est le premier moyen humain de télécommunication, spatiale et temporelle.
Elle consiste à visualiser les paroles à l'aide de signes.

Il existe de nombreuses langues.
Celle que j'utilise habituellement est appelée français, 321 millions de locuteurs, 5ème rang mondial.
Elle permet d'aborder presque tous les sujets avec énormément de nuances.
Malheureusement, elle est extrêmement compliquée.

Dans la première partie, après un exposé des bases théoriques, je mets en lumière cette complexité.
Ensuite j'essaie d'en expliquer l'origine.
Enfin je rêve d'une simplification.

Le français est en danger.
Moins d'éducation, de lecture, de culture entraînent l'utilisation envahissante de termes étrangers.
Je veux n'utiliser que les mots de ma langue maternelle. Le dictionnaire de la deuxième partie liste les bannis et leurs remplaçants. Les Québécois, plus puristes, sont une bonne source d'inspiration.
Il existe aussi des mots difficilement compréhensibles que je définis clairement, à ma manière.

Dans la troisième partie, je chasse les exceptions, innombrables, afin de généraliser les constructions de mots et les règles grammaticales. C'est ce que j'appelle le français raisonné.

Bases théoriques

Voici les termes scientifiques qu'il faut maîtriser.

Les sons élémentaires qui composent une langue sont appelés phonèmes, ou allophones.
Changer de phonème change de sens, empaler et empiler.
Leur émission est appelée parler. Les phonèmes émis sont appelés paroles.
Un allophone est une variante de phonème, sans impact de sens, roulage de r.

Pour écrire, le scripteur doit associer un signe, graphème, à chaque phonème.
Pour lire, le lecteur doit associer un phonème à chaque graphème.
Idéalement, à un phonème correspond un graphème, et inversément.
Dans l'aire francophone, les graphèmes sont composés de lettres, une ou plusieurs.
Les lettres composent un alphabet.
L'alphabet français actuel compte 26 lettres, utilisées pour écrire les mots qui composent les phrases.

Les lettres minuscules, inventées pour faciliter l'écriture des moines-copistes, datent du 8ème siècle.
Les accents, et la cédille, sont des signes auxiliaires, ajoutés aux lettres, à partir du 16ème siècle, pour préciser les sons à prononcer.

Comme montré juste après, même si leurs écritures se ressemblent, il ne faut pas confondre les phonèmes, les graphèmes et les lettres, accentuées ou non.

Table des sons

Le tableau suivant montre le nombre impressionnant de choix qui doivent être opérés par un scripteur, ou lecteur, francophone.

À ce stade, il me faut préciser, à fin de clarté,
que la première colonne, Son, contient, à la fois, les phonèmes et leur graphème principal et
que la colonne Autres contient les autres graphèmes possibles et
que les graphèmes sont écrits avec les lettres de l'alphabet officiel et
que la colonne O/P indique la présence originelle ou l'apparition postérieure du phonème.

Les clairs s'entendent clairement lorsqu'ils sont prononcés seuls, a, e, i.
Les sourds ne s'entendent bien que si ils sont accompagnés d'un clair.
Pour les rendre parfaitement audibles, sans les confondre avec les noms des lettres de l'alphabet, j'utilise, dans ma tête, le son e final, be, ce, de.

20 sons sont clairs, a, au, â, e, en, eu, é, è, ê, i, in, î, o, oi, on, ou, ô, u, un, û.
16 sons sont sourds, sans oublier le e final imaginaire lors de l'énumération, b, c, ch, d, f, g, j, l, m, n, p, r, s, t, v, z.

Dans ce tableau, les sons clairs sont en premiers.

Son Exemple Autres graphèmes Commentaire O/P
Clair
a ma e (femme), ap (baptème), as (cas) /!\ emme est è dans gemme O
â gâté a long
au au aux, eau, eaux
e je
é ai, aie, aient, és, ez
è mère ais, ait, aient, cè (scène), e (veste), ei (veine), es, et (sujet) O
ê bête è long
en en an, aon (paon)
eu jeu
i mi ll (fille) O
î gîte i long
in vin ain, ains, ein, eins, ing (22), ingt (220)
o or os O
ô côte o long
oi moi ois, ua (adéquat)
on on om (plombé), ons
ou ou ous, oux, u (équation) w (wagon) O
u ut us
û dûe, flûte u long
un un uns
Sourd
b bébé O
c cacao ch (orchestre), cu (cueilleur), k, q (coq), qu O
ch cheval
d dur O
f fa ff (effacer), ffe (gaffe), ph (philosophe) O
g gamme gg (aggloméré) O
j je
l la O
m ma mm, mme O
n ne nn, nne O
p pi O
r ru O
s sa c (ce), ç (ça), ss (assuré), sse (passe), t (acrobatie), x (dix) O
t ta tt (blotti), tte (patte) O
v va
z zut x (sixième)

Cette table appelle des commentaires.

Il manque les lettres h, x et y.
H ne se prononce plus mais est le prétexte à des acrobaties phonétiques, les héritiers des Hollandais, ou remplaçait le tréma avant son invention, trahir.
X est une combinaison des sons c et s (axe), mais aussi g et z (exemple).
Y est redondant avec i (Delehaye) ou combine ii (essuyer).

Il manque certaines curiosités.
Telle qu'elle est organisée, la table ne permet pas de placer certaines bizarrerie comme
objection <> connexion
pignon <> gnome, agnostique

Phonèmologie.
Comment les phonèmes ont ils évolués ?
Certains sont arrivés avec Jules César en -50 an. D'autres sont apparus plus tard.
51 % des phonèmes sont le fruit de l'évolution linguistique.
Dans quelles circonstances sont apparus, entre autres, au, e, é, en, eu, in, oi, on, u, û, un, ch, j, v et z ?
D'où vient leur graphème ?

J'abandonne les recherches, c'est beaucoup trop compliqué.
Par contre, je ne résiste pas à la tentation de noter quelques indices et réflexions.

Chacun parle la meilleure langue possible, pour communiquer, en fonction de ses besoins, l'habitant d'un hameau parle le patois local alors que le commerçant ambulant doit en connaître plusieurs.

Le dominant, pour être compris et obéi, impose sa langue.

3 classes linguistiques sont instaurées.
La basse qui patoise. La supérieure qui dicte. La moyenne qui traduit et interprète.
C'est la moyenne qui, en 20 siècles, va forger la langue. C'est elle, clergé, administration, justice, police, armée, qui va perdre son latin après la chute de l'Empire.
Ce sont les copistes, moines puis imprimeurs, qui vont créer de nouveaux signes et imposer de nouvelles règles.

Pour mémoire,
les minuscules sont inventées au 8ème siècle pour faciliter le travail des copistes et
les accents sont créés au 16ème siècle pour préciser la prononciation des voyelles et réaliser des pirouettes linguistiques, distinction des mots homophones, remplacement du s muet et
quelques dates,

842 Serments de Strasbourg Les petits-fils de Charlemagne signent un acte d'alliance rédigé en deux langues : le roman et le tudesque, ancêtres respectifs du français et de l'allemand. Cela montre que à cette époque le latin commençait à mourir.

1539 Ordonnance de Villers-Cotterêts François 1er impose la langue française, ou maternelle, dans tous les actes à portée juridique de l’administration et de la justice du royaume. Cette loi favorise l’essor du français et réduit l'usage du latin.

1635 Création de l'académie française Fondée par le Cardinal de Richelieu, cette institution a pour mission principale de veiller sur l'état de la langue et de rappeler son bon usage.

1882 Enseignement primaire obligatoire pour tous Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, fait adopter deux lois rendant l’instruction primaire gratuite, obligatoire et laïque. L’école est faite en français uniquement afin de diffuser cette langue sur tout le territoire. Un siècle plus tôt, à la révolution, un abbé, après 4 ans d'enquête, avait constaté que 4 Français sur 5 ne parlaient que leur patois.

Ordonnance_de_Villers_Cotterets_art111

Ordonnance de Villers Cotterets

Ordonnance de Villers Cotterets.
Il me suffit d'observer ce texte, de 1539, imprimé en 20 000 exemplaires, diffusé dans tout le royaume de France, pour comprendre que c'est trop compliqué, qu'il y a trop de facteurs, et que je ne parviendrai jamais a avoir l'explication de mes rêves, dans le genre le phonème v apparaît à telle époque, pour telle raison, ou, autre exemple, à telle occasion apparaissent le phonème u et sa lettre associée, u.

Pource que ce n'est pas un jeu des 7 erreurs, je livre certaines évidences.
La lettre s actuelle est graphée de 3 façons, 1 sonore et 2 muettes.
Il existe un ancêtre du trait d'union.
Le en existe avec deux graphèmes.
Le in existe.
Le on existe avec deux graphèmes.
La lettre y existe et vaut, semble-t il ii.
La lettre g existe, prononcée tantôt g et tantôt j.
Le v est graphé comme le u.


Causes de la complexité

Au fil du temps, de nouveaux phonèmes sont apparus et le rôle de l'écriture a été enrichi.

Nouveaux phonèmes

J'insiste, sont apparus, entre autres, au, e, é, en, eu, in, oi, on, u, û, un, ch, j, v et z et des graphèmes associés.

Enrichissement du rôle

L'écriture n'avait qu'un rôle, la télécommunication de la parole.
Petit à petit, son autonomie a été accrue, jusqu'à obtenir des écrits sans parole.
Ses acteurs, rédacteurs, copistes, imprimeurs, mais aussi auteurs, écrivains, ont imposés de très, trop, nombreuses règles.

Tentative d'explication

Multiplication des graphèmes par phonème.
Multiplication des phonèmes par graphème.
Multiplication des intervenants rendant la cohérence impossible.
Absence de remise en question.

La multiplicité des règles engendre des difficultés.
Par exemple, quel graphème associer à ce phonème ?
|c|
É|c|ologiste : écologiste ou échologiste ou ékologiste ou éqologiste ou équologiste.
|c|oala : coala ou choala ou koala ou quoala.
Psy|c|ologue : psycologue ou psychologue ou psykologue ou psyquologue.
|c|antité : cantité ou chantité ou kantité ou qantité ou quantité.
|é|
jou|é| : joué, jouer, jouai, jouet, ...
...

Quel phonème associer à ce graphème ?
femme : f|e|mme ou f|a|mme.
jouet : jou|é| ou jou|è|
...

Pour terminer, ce petit test pour illustrer l'ordre de grandeur.
La phrase suivante est écrite en phonèmes, selon la table qui précède, écriture phonologique, puis en écriture alphabétique.
Contrairement à l'écriture phonétique, la phonologique ne représente que les phonèmes, et pas les allophones.

Je pens ce, den la pratic, un mo sur deu è un ca particulié.
Je pense que, dans la pratique, un mot sur deux est un cas particulier.

Cette phrase contient 14 mots, dont 9, 64 %, posent problème.

Simplification

La simplification que j'appelle de mes voeux permettrait à n'importe quel francophone d'apprendre à écrire sa langue en quelques heures, à notre époque où une vie ne suffit pas.

La méthode s'appuie sur la liste des 36 sons, phonèmes. Chacun a un graphème principal. Celui ci devient l'unique utilisé.

Il suffit de décomposer ses paroles en phonèmes pour en déduire les graphèmes, et l'orthographe.

Il existe quelques cas plus compliqués,
le phonème e dont la prononciation est à durée variable, au point que la lettre e peut être omise,
lorsque la même lettre est utilisée dans plusieurs phonèmes, o, on, ou, u, un, ....
Pour lever le doute, il suffit d'utiliser le tréma, en le plaçant sur la lettre en question. Par exemple : ün bön nouvèl.

La méthode ne résoud pas le problème des coquetteries liaisonnelles. J'avoue qu'écrire lèz unz é lèz autre ne me satisfait pas complètement, mais plus que lè un et lè autre. Sans oublier que certaines liaisons s'oublient facilement, lèz un é lèz autres, par exemple.

Cette méthode met aussi la lumière sur les différences de prononciation régionales, voire individuelles. Certains disent pepl quand d'autres disent peupl.
Il paraît que les Wallons disent ouit quand les Français disent uit.
Que faire ?
L'essentiel est d'être compris par les autres et, dans ces conditions, individualiser l'ortographe est tolérable. Pourquoi faudrait il écrire uit quand on sait qu'on est parfaitement compris en disant ouit ? Sans compter que chacun peut prendre conscience de la différence, changer sa prononciation et son orthographe. Il ne faut pas perdre de vue que c'est le parler qui est à l'origine de l'écriture.
C'est le phonème qui engendre le graphème.
C'est la base de cette démarche de reconstruction du français.

Dictionnaire

B

bulldozer : bouteur

C

club : amicale, association, groupe.
cookie : empreinte, mouchard, témoin, trace.

M

métaphysique : recherche de l'explication de tout ce que la science ne peut expliquer. Étymologiquement, signifie au-delà de la science.

mythe : explication imaginaire.

P

prédateur : être qui se nourrit d'autres.
proie : être qui nourrit d'autres.
pixel : parcelle, pa, adresse d'écran.

R

religion : reconnaissance par l'être humain d'une cause supérieure de qui dépend sa destinée ; attitude qui en résulte.

Généralisation

Adverbe «seul»

Lorsque seul est un adverbe, utilisé à la place de seulement, j'applique la règle générale et je ne l'accorde pas. Exemple : «Seul une moitié des communes récolte du raisin»

Nombre cardinal

Invariabilité

J'applique la règle générale d'invariabilité à tous les nombres. Exemple : 7 milliard, 2 million, 3 cent, quatre-vingt.

Unité

J'applique la règle majoritaire d'expression de l'unité en n'utilisant plus de et. Exemple : vingt un, trente un.

Trait d'union

Le trait d'union sert à rassembler des mots signifiants en un seul, doté de sa propre signification. Exemple : «Amour-propre».
Il sert aussi à ajouter un t après un a dans une interrogation. Exemple : «Viendra-t il seul ?».
Je ne l'utilise que dans ces cas là. Je n'écris pas de trait d'union impératif, ou interrogatif. Exemple : «Aimez vous la soupe ?», «Aidez moi.», «Viendra-t il seul ?».

Unité de temps an

L'étude de l'histoire, de l'apparition de la matière à nos jours, nécessite un symbole d'unité pour l'année, afin de pouvoir écrire les milliards d'années, les millions et les milliers, sans aligner un nombre impressionnant de 0. Comme ce symbole n'existe pas, j'imagine l'an. Comme tous les symboles d'unité, il est invariable. Par exemple 13,5 Gan, 3 Man, -15 Kan, -50 an. Lorsque l'an est variable, avec s au pluriel, c'est qu'il n'est pas un symbole d'unité mais un substantif. Exemple : «des traces vieilles de 500 000 ans».

T.M.
Préliminaire
Bases théoriques
Table des sons
Causes de la complexité
Nouveaux phonèmes   
Enrichissement du rôle   
Tentative d'explication   
Simplification
Dictionnaire
B    C    M    P    R   
Généralisation
Seul   
Nombre cardinal   
Trait d'union   
An   

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L'homme ne peut que garder les pieds sur Terre. Malheur à lui si Terre ne le supporte plus !